L’investissement immobilier constitue une stratégie patrimoniale prisée par de nombreux Français. Parmi les diverses options disponibles, les Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI) se distinguent comme un véhicule d’investissement accessible et performant. Ces « pierres-papier » permettent aux investisseurs d’accéder au marché immobilier avec un ticket d’entrée modéré, tout en bénéficiant d’une gestion professionnelle. Face aux incertitudes économiques actuelles et à la recherche de rendements stables, les SCPI suscitent un intérêt croissant. Ce guide approfondi vous présente les mécanismes, avantages et stratégies pour constituer un patrimoine solide via les SCPI.
Fonctionnement et principes fondamentaux des SCPI
Les SCPI ou Sociétés Civiles de Placement Immobilier représentent une forme d’investissement collectif dans l’immobilier. Contrairement à l’achat direct d’un bien immobilier, l’investisseur acquiert des parts d’une société qui possède et gère un parc immobilier diversifié. Cette mutualisation constitue la force principale du dispositif.
Le principe est simple : une société de gestion collecte les fonds auprès de multiples épargnants pour acquérir des biens immobiliers variés (bureaux, commerces, entrepôts, résidences…). Les revenus générés par les loyers sont ensuite redistribués aux associés sous forme de dividendes, proportionnellement au nombre de parts détenues.
Il existe plusieurs catégories de SCPI répondant à différents objectifs patrimoniaux :
- Les SCPI de rendement : orientées vers la distribution de revenus réguliers
- Les SCPI fiscales : conçues pour offrir des avantages fiscaux (Pinel, Malraux, Déficit foncier)
- Les SCPI de plus-value : axées sur la valorisation du capital à long terme
- Les SCPI thématiques : spécialisées dans un secteur spécifique (santé, éducation, logistique…)
Le fonctionnement opérationnel d’une SCPI repose sur plusieurs acteurs clés. La société de gestion joue un rôle central en sélectionnant les biens, négociant les acquisitions, gérant les locataires et assurant l’entretien du patrimoine. Elle est rémunérée par des frais de gestion prélevés sur les loyers perçus.
Un dépositaire veille à la régularité des opérations et à la protection des actifs, tandis qu’un commissaire aux comptes certifie les comptes annuels. Les associés constituent l’assemblée générale qui approuve les comptes et les orientations stratégiques proposées par la société de gestion.
La valeur d’une part de SCPI se décompose en deux éléments distincts : la valeur de souscription (prix d’achat) et la valeur de retrait (prix de vente). L’écart entre ces deux valeurs correspond aux frais d’entrée, généralement compris entre 8% et 12%. La valeur de reconstitution représente quant à elle la valeur théorique incluant les frais d’acquisition des immeubles.
La liquidité des parts constitue un point d’attention. Bien que les SCPI ne soient pas cotées en bourse, les sociétés de gestion organisent un marché secondaire permettant aux associés de revendre leurs parts. Toutefois, cette liquidité reste relative et dépend de l’équilibre entre l’offre et la demande.
Enfin, la fiscalité des revenus de SCPI suit le régime des revenus fonciers pour la partie locative et celui des plus-values immobilières lors de la cession de parts. Cette transparence fiscale permet d’appliquer directement au détenteur de parts le régime fiscal des revenus immobiliers.
Le processus d’investissement en SCPI
L’acquisition de parts de SCPI suit un processus structuré. L’investisseur doit d’abord sélectionner la ou les SCPI correspondant à sa stratégie patrimoniale, puis compléter un bulletin de souscription. Après versement des fonds, il reçoit une attestation de propriété des parts. Les revenus sont ensuite versés selon une périodicité généralement trimestrielle.
Avantages et inconvénients de l’investissement en SCPI
Les SCPI présentent de nombreux atouts qui expliquent leur popularité croissante auprès des investisseurs particuliers comme institutionnels.
Le premier avantage majeur réside dans l’accessibilité de ce placement. Avec un ticket d’entrée généralement situé entre 500€ et 5 000€ par part, les SCPI permettent d’accéder à l’immobilier professionnel sans mobiliser des capitaux considérables. Cette caractéristique ouvre les portes de l’investissement immobilier à un large public.
La diversification constitue un autre point fort incontestable. En acquérant des parts de SCPI, l’investisseur devient indirectement propriétaire d’une fraction d’un patrimoine immobilier varié, tant en termes de localisation géographique que de typologie d’actifs. Cette mutualisation réduit significativement le risque par rapport à l’achat d’un bien unique.
La gestion déléguée représente un avantage considérable pour les investisseurs recherchant un placement sans contraintes administratives. La société de gestion prend en charge l’ensemble des aspects opérationnels : recherche des biens, négociation des acquisitions, sélection des locataires, gestion locative, travaux d’entretien… L’investisseur est ainsi libéré des tracas habituellement associés à l’immobilier direct.
La performance historique des SCPI constitue un argument de poids. Sur les dix dernières années, le taux de distribution moyen s’est maintenu autour de 4,5%, un rendement supérieur à de nombreux placements financiers traditionnels. Cette régularité des revenus, combinée à une relative stabilité du capital, répond aux attentes des investisseurs patrimoniaux.
Concernant la fiscalité, les SCPI offrent plusieurs opportunités d’optimisation. Les revenus fonciers peuvent être partiellement neutralisés par des dispositifs comme le déficit foncier ou l’amortissement en cas de détention via une société à l’impôt sur les sociétés. Par ailleurs, certaines SCPI fiscales permettent de bénéficier d’avantages spécifiques liés aux dispositifs de défiscalisation immobilière.
Néanmoins, l’investissement en SCPI comporte aussi des limites qu’il convient d’identifier clairement.
Les frais constituent le premier point de vigilance. Avec des frais de souscription oscillant entre 8% et 12% du montant investi, auxquels s’ajoutent des frais de gestion annuels de 8% à 12% des loyers perçus, la rentabilité peut s’en trouver affectée, particulièrement sur des durées d’investissement courtes.
La question de la liquidité mérite une attention particulière. Bien que les sociétés de gestion organisent un marché secondaire, la revente des parts n’est pas garantie et peut prendre du temps en période de tension sur le marché immobilier. Un horizon d’investissement d’au moins huit à dix ans est généralement recommandé.
Le risque immobilier sous-jacent ne doit pas être négligé. Les SCPI restent exposées aux fluctuations du marché immobilier, avec des risques de vacance locative, d’impayés ou de dépréciation des actifs en cas de retournement du marché. La diversification du patrimoine atténue ces risques sans les éliminer totalement.
Enfin, l’absence de garantie en capital constitue un élément à considérer. Contrairement à certains placements sécurisés, le capital investi en SCPI peut fluctuer à la baisse comme à la hausse, en fonction de l’évolution du marché immobilier et de la qualité de gestion du portefeuille.
Témoignages d’investisseurs
Les retours d’expérience d’investisseurs illustrent ces avantages et inconvénients. Marc Durand, 45 ans, témoigne : « Après quinze ans d’investissement en SCPI, j’apprécie particulièrement la régularité des revenus et l’absence totale de gestion au quotidien. Les frais initiaux ont été rapidement amortis par la performance globale. »
Sophie Legrand, 38 ans, partage une perspective plus nuancée : « J’ai dû revendre mes parts plus tôt que prévu et j’ai été surprise par le délai nécessaire. Il faut vraiment considérer cet investissement sur le long terme. »
Stratégies d’investissement pour optimiser son portefeuille de SCPI
Constituer un portefeuille de SCPI performant nécessite une approche méthodique et une stratégie adaptée à ses objectifs patrimoniaux. Plusieurs approches complémentaires peuvent être envisagées.
La diversification représente le fondement de toute stratégie d’investissement judicieuse. Elle peut s’opérer à plusieurs niveaux :
- Diversification par typologie d’actifs : combiner des SCPI investies dans différents secteurs (bureaux, commerces, logistique, santé, résidentiel)
- Diversification géographique : répartir ses investissements entre SCPI françaises et européennes
- Diversification par société de gestion : ne pas concentrer tous ses investissements auprès d’un seul gestionnaire
- Diversification temporelle : étaler ses acquisitions pour lisser les points d’entrée
Cette approche multi-dimensionnelle permet de réduire significativement l’exposition aux risques sectoriels ou géographiques spécifiques.
L’investissement programmé constitue une stratégie particulièrement adaptée pour se constituer progressivement un patrimoine en SCPI. En versant régulièrement une somme fixe, l’investisseur bénéficie de l’effet de lissage et évite les biais comportementaux liés au timing de marché. De nombreuses sociétés de gestion proposent des plans d’investissement programmé avec des versements mensuels à partir de quelques centaines d’euros.
Le crédit immobilier peut être mobilisé comme levier d’amplification de la performance. L’acquisition de parts de SCPI à crédit présente un double avantage : elle permet de démultiplier la capacité d’investissement tout en offrant une déductibilité fiscale des intérêts d’emprunt pour les revenus fonciers générés. Cette stratégie s’avère particulièrement pertinente dans un contexte de taux d’intérêt inférieurs au rendement moyen des SCPI.
La nue-propriété de parts de SCPI constitue une approche sophistiquée pour les investisseurs en quête d’optimisation fiscale. Ce mécanisme consiste à acquérir uniquement la nue-propriété des parts, avec une décote généralement comprise entre 30% et 40% selon la durée du démembrement. À l’issue de la période (typiquement 10 à 15 ans), l’investisseur récupère la pleine propriété sans fiscalité supplémentaire. Durant le démembrement, aucun revenu n’est perçu, ce qui neutralise l’imposition.
L’assurance-vie représente une enveloppe privilégiée pour détenir des SCPI, particulièrement pour les investisseurs sensibles à la fiscalité de la transmission. Les revenus capitalisés dans ce cadre bénéficient de la fiscalité avantageuse de l’assurance-vie, notamment après huit ans de détention. Toutefois, cette approche s’accompagne généralement d’une rentabilité légèrement réduite, les assureurs prélevant une commission supplémentaire.
La détention via une société à l’impôt sur les sociétés (SAS, SARL de famille) peut s’avérer judicieuse pour les investisseurs fortement imposés. Cette structure permet d’amortir comptablement la valeur des parts de SCPI, réduisant ainsi significativement la base imposable. Les revenus peuvent être capitalisés au sein de la société et n’être distribués que lorsque la pression fiscale personnelle diminue.
Pour les investisseurs souhaitant préparer leur retraite, la constitution progressive d’un portefeuille de SCPI représente une solution efficace. Les revenus générés peuvent compléter avantageusement les pensions, avec la possibilité d’ajuster les flux en fonction des besoins. Certains investisseurs optent pour une acquisition progressive durant la vie active, puis une revente progressive pendant la retraite.
Étude de cas : allocation optimale selon le profil d’investisseur
Pour illustrer ces stratégies, considérons trois profils d’investisseurs :
Un jeune actif (35 ans) privilégiera l’acquisition à crédit de SCPI diversifiées, en capitalisant les revenus pour accélérer le remboursement de l’emprunt.
Un cadre supérieur (45 ans, tranche marginale d’imposition élevée) optimisera sa fiscalité en combinant démembrement temporaire et détention via une société à l’IS.
Un senior proche de la retraite (55 ans) favorisera des SCPI à forte distribution immédiate, potentiellement logées en assurance-vie pour optimiser la transmission future.
Sélection des meilleures SCPI : critères d’analyse et comparatif
Choisir les SCPI les plus adaptées à sa situation nécessite une analyse approfondie de plusieurs paramètres clés. Cette étape déterminante conditionne la performance future du portefeuille.
Le taux de distribution (anciennement appelé rendement) constitue souvent le premier critère examiné par les investisseurs. Exprimé en pourcentage, il correspond au rapport entre le dividende distribué et le prix de la part. Sur les dernières années, ce taux oscille généralement entre 3,5% et 6% selon les SCPI. Toutefois, ce seul indicateur ne suffit pas à évaluer la qualité d’une SCPI, car il ne reflète pas la pérennité des revenus ni l’évolution du capital.
La valorisation du patrimoine représente un paramètre fondamental pour apprécier la gestion à long terme. L’évolution du prix de la part, le taux de revalorisation annuel et le report à nouveau (réserves constituées) témoignent de la capacité de la société de gestion à faire fructifier le capital. Une SCPI qui maintient un équilibre entre distribution de revenus et valorisation patrimoniale offre généralement les meilleures perspectives à long terme.
La qualité du patrimoine immobilier sous-jacent mérite une attention particulière. Plusieurs aspects doivent être analysés :
- La diversification sectorielle (bureaux, commerces, santé, logistique…)
- La répartition géographique (Paris, régions, Europe)
- La qualité des locataires et leur solidité financière
- Le taux d’occupation financier (TOF) qui mesure la performance locative
- L’âge moyen des immeubles et leur état général
- Les certifications environnementales obtenues (HQE, BREEAM, LEED)
L’expertise de la société de gestion joue un rôle déterminant dans la performance d’une SCPI. Son ancienneté, ses encours sous gestion, la stabilité de ses équipes et son historique de performance constituent des indicateurs pertinents. La transparence de sa communication, notamment concernant les risques et les perspectives, témoigne également de son professionnalisme.
Les frais appliqués impactent directement la rentabilité nette pour l’investisseur. Une analyse comparative doit intégrer :
– Les frais de souscription (généralement entre 8% et 12%)
– Les frais de gestion annuels (environ 10% des loyers encaissés)
– Les frais d’arbitrage lors des cessions d’actifs
– Les éventuels frais de retrait
Une SCPI affichant des frais légèrement supérieurs peut se justifier par une gestion plus dynamique ou une performance historique supérieure.
La liquidité du marché secondaire constitue un critère souvent négligé. Le volume de parts échangées, le délai moyen de revente et l’écart entre prix d’achat et de vente témoignent de la fluidité du marché. Les SCPI de grande taille, gérées par des acteurs majeurs, offrent généralement une meilleure liquidité.
La stratégie d’investissement de la SCPI doit correspondre aux objectifs patrimoniaux de l’investisseur. Certaines SCPI privilégient la distribution maximale de revenus, d’autres la valorisation du capital, tandis que d’autres encore adoptent une approche équilibrée. Cette orientation stratégique se reflète dans la politique d’acquisition, d’arbitrage et de distribution.
L’endettement de la SCPI constitue un paramètre à surveiller. Un effet de levier maîtrisé (généralement limité à 30-40% de la valeur du patrimoine) peut amplifier la performance, mais accroît également le risque en cas de retournement du marché ou de hausse significative des taux d’intérêt.
Comparatif des SCPI les plus performantes
Un examen des performances récentes permet d’identifier plusieurs SCPI particulièrement bien positionnées :
Les SCPI de bureaux traditionnelles (comme Primopierre ou Accimmo Pierre) maintiennent des performances régulières grâce à des patrimoines diversifiés et des équipes expérimentées.
Les SCPI européennes (comme Corum Origin ou Eurovalys) affichent souvent des taux de distribution supérieurs en exploitant les disparités de cycles immobiliers entre pays.
Les SCPI thématiques dédiées à la santé ou à l’éducation (comme Pierval Santé ou Primovie) bénéficient de fondamentaux sectoriels robustes et de baux longs.
Les SCPI résidentielles (comme Novapierre Résidentiel) offrent une exposition complémentaire à l’immobilier d’habitation, particulièrement pertinente dans les zones tendues.
Perspectives d’avenir et évolutions du marché des SCPI
Le marché des SCPI traverse une phase de transformation profonde, sous l’influence de facteurs économiques, réglementaires et sociétaux majeurs. Comprendre ces dynamiques permet d’anticiper les évolutions futures et d’ajuster sa stratégie d’investissement.
Le contexte macroéconomique actuel, marqué par le retour de l’inflation et la remontée des taux d’intérêt, modifie l’équation de performance des SCPI. D’un côté, l’indexation des loyers sur l’inflation constitue un mécanisme protecteur pour les revenus distribués. De l’autre, la hausse du coût du crédit peut peser sur la valorisation des actifs immobiliers et réduire l’attractivité relative des SCPI face à d’autres classes d’actifs comme les obligations.
La transformation des usages immobiliers représente un défi structurel majeur. L’essor du télétravail reconfigure profondément le marché des bureaux, avec une polarisation accrue entre immeubles prime (bien situés, aux normes environnementales avancées) et actifs secondaires dont la valeur pourrait s’éroder. Parallèlement, le commerce physique doit se réinventer face à la montée en puissance du e-commerce. Ces mutations obligent les sociétés de gestion à repenser leurs stratégies d’allocation d’actifs.
La transition écologique émerge comme un impératif incontournable. Le Décret Tertiaire impose une réduction progressive de la consommation énergétique des bâtiments tertiaires, avec des objectifs contraignants à horizon 2030, 2040 et 2050. Cette réglementation implique des investissements significatifs dans la rénovation énergétique, pesant potentiellement sur la rentabilité à court terme mais renforçant la valeur patrimoniale à long terme. Les SCPI les plus proactives intègrent déjà ces enjeux dans leur stratégie d’acquisition et de gestion.
L’évolution réglementaire se poursuit avec l’application progressive du règlement européen SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation) qui impose une transparence accrue sur les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Les SCPI sont désormais classées selon leur degré d’intégration des facteurs de durabilité (Article 6, 8 ou 9), influençant les choix des investisseurs de plus en plus sensibles à ces questions.
L’internationalisation des stratégies d’investissement s’accélère. Face à un marché français parfois saturé et onéreux, de nombreuses sociétés de gestion étendent leur périmètre d’action à l’Europe, voire au-delà. Cette diversification géographique offre de nouvelles opportunités de rendement mais introduit des risques spécifiques (juridiques, fiscaux, change) que les investisseurs doivent appréhender.
La digitalisation transforme progressivement le secteur, avec l’émergence de plateformes facilitant la souscription, le suivi des investissements et la revente des parts. Ces innovations contribuent à démocratiser l’accès aux SCPI et à fluidifier le marché secondaire, répondant ainsi partiellement aux préoccupations de liquidité.
La consolidation du secteur se poursuit, avec des rapprochements entre sociétés de gestion visant à atteindre une taille critique. Cette tendance pourrait s’accompagner d’une professionnalisation accrue mais aussi d’une pression sur les frais dans un environnement plus concurrentiel.
Face à ces évolutions, plusieurs stratégies d’adaptation se dessinent pour les investisseurs :
- Privilégier les SCPI dotées d’une gouvernance solide et d’une politique ESG clairement définie
- Diversifier géographiquement pour bénéficier de cycles immobiliers décorrélés
- Porter une attention particulière à la qualité technique des actifs et à leur potentiel de rénovation énergétique
- Intégrer dans l’analyse la flexibilité des immeubles face aux évolutions d’usage
- Examiner la politique de réserves des SCPI comme indicateur de leur résilience future
Scénarios prospectifs pour le marché des SCPI
Trois scénarios peuvent être envisagés pour l’évolution du marché à moyen terme :
Un scénario favorable verrait les SCPI réussir leur transition écologique tout en maintenant des performances attractives grâce à l’indexation des loyers et à l’innovation dans les typologies d’actifs.
Un scénario intermédiaire impliquerait une période d’ajustement avec une légère compression des rendements, compensée par une meilleure valorisation patrimoniale à long terme.
Un scénario plus adverse pourrait résulter d’une correction immobilière plus marquée, particulièrement sur les actifs obsolètes, nécessitant des arbitrages coûteux et pesant temporairement sur les performances.
Guide pratique pour débuter et réussir son investissement en SCPI
S’engager dans l’investissement en SCPI requiert une démarche méthodique et réfléchie. Ce guide pratique synthétise les étapes essentielles pour construire et gérer efficacement un portefeuille performant.
La définition précise de ses objectifs constitue le point de départ incontournable. L’investisseur doit clarifier ses priorités parmi plusieurs dimensions complémentaires :
– La recherche de revenus complémentaires immédiats ou différés
– La constitution d’un capital à long terme
– La préparation de la retraite
– L’optimisation fiscale
– La transmission patrimoniale
Cette hiérarchisation des objectifs orientera l’ensemble des choix ultérieurs, de la sélection des SCPI au mode de détention.
L’évaluation de sa capacité d’investissement nécessite une analyse rigoureuse de sa situation financière globale. Plusieurs paramètres doivent être considérés :
– La part du patrimoine déjà allouée à l’immobilier
– La liquidité disponible ou mobilisable
– La capacité d’endettement résiduelle
– L’horizon d’investissement envisageable
– La tranche marginale d’imposition
Pour un investissement équilibré, les experts recommandent généralement de ne pas consacrer plus de 15% à 20% de son patrimoine total aux SCPI.
Le choix du mode de détention influence significativement la performance nette et la flexibilité de l’investissement. Plusieurs options s’offrent à l’investisseur :
– La détention en direct (nom propre)
– L’assurance-vie
– Le plan d’épargne retraite (PER)
– La société civile
– La société à l’impôt sur les sociétés
– Le démembrement temporaire
Chaque véhicule présente des avantages et contraintes spécifiques en termes de fiscalité, de transmission et de liquidité. Un conseiller spécialisé peut aider à déterminer la structure optimale selon la situation personnelle et les objectifs poursuivis.
La sélection des SCPI représente l’étape déterminante du processus. Au-delà des critères de performance évoqués précédemment, l’investisseur doit veiller à construire un portefeuille cohérent et diversifié :
- Combiner des SCPI aux stratégies complémentaires (rendement/valorisation)
- Diversifier les expositions sectorielles (bureaux, commerce, santé, logistique…)
- Équilibrer les allocations géographiques (France/Europe)
- Répartir ses investissements entre plusieurs sociétés de gestion
Pour un premier investissement, il est souvent judicieux de privilégier des SCPI généralistes gérées par des acteurs établis, avant d’intégrer progressivement des solutions plus spécialisées.
Le processus d’acquisition des parts suit généralement les étapes suivantes :
1. Étude de la documentation réglementaire (DICI, note d’information, statuts)
2. Vérification de l’adéquation du produit à son profil
3. Complétude du bulletin de souscription
4. Fourniture des justificatifs d’identité et de domicile
5. Règlement du montant de la souscription
6. Réception de l’attestation de propriété des parts
L’investisseur peut réaliser cette démarche directement auprès de la société de gestion ou via un intermédiaire (conseiller en gestion de patrimoine, banque privée, plateforme spécialisée).
Le suivi régulier du portefeuille s’avère indispensable pour ajuster la stratégie au fil du temps. Plusieurs indicateurs méritent une attention particulière :
– L’évolution du taux de distribution
– Les variations du prix de la part
– Le taux d’occupation financier
– La politique d’investissement et d’arbitrage
– Les perspectives communiquées par la société de gestion
Ce suivi, réalisé idéalement sur une base annuelle, permet d’identifier d’éventuels signaux d’alerte et d’ajuster son allocation en conséquence.
La gestion fiscale des revenus constitue un aspect non négligeable. Les revenus de SCPI sont soumis au régime des revenus fonciers, avec la possibilité d’opter pour le régime micro-foncier (abattement forfaitaire de 30%) si les revenus fonciers totaux n’excèdent pas 15 000€ annuels. Au-delà, le régime réel permet de déduire l’ensemble des charges, y compris les intérêts d’emprunt éventuels.
Pour les investisseurs détenant des parts via une assurance-vie ou un PER, les revenus capitalisés bénéficient du régime fiscal propre à ces enveloppes.
Erreurs à éviter pour les nouveaux investisseurs
Plusieurs écueils guettent fréquemment les investisseurs débutants :
– Se focaliser exclusivement sur le taux de distribution sans considérer la pérennité des revenus
– Négliger l’impact des frais sur la performance nette à long terme
– Sous-estimer les contraintes de liquidité en cas de besoin de revente rapide
– Concentrer ses investissements sur une seule SCPI ou un seul secteur
– Ignorer les implications fiscales, particulièrement pour les contribuables fortement imposés
Une approche progressive, diversifiée et accompagnée permet généralement d’éviter ces pièges.
Foire aux questions sur l’investissement en SCPI
Quel montant minimum pour commencer à investir en SCPI ?
Le ticket d’entrée varie selon les SCPI, généralement entre 500€ et 5 000€ par part. Certaines plateformes proposent désormais l’achat de fractions de parts, abaissant encore ce seuil.
Comment sont imposés les revenus de SCPI ?
En détention directe, ils suivent le régime des revenus fonciers et sont soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu ainsi qu’aux prélèvements sociaux (17,2%). Des optimisations existent via les différents modes de détention.
Quelle est la durée idéale de détention ?
Un horizon minimal de 8 à 10 ans est généralement recommandé pour amortir les frais d’entrée et traverser sereinement les cycles immobiliers.
Comment revendre ses parts de SCPI ?
La revente s’effectue sur le marché secondaire organisé par la société de gestion, via un ordre de vente. Le délai de cession varie selon la liquidité de la SCPI.
Les SCPI sont-elles adaptées à la préparation de la retraite ?
Parfaitement, grâce à leurs revenus réguliers qui peuvent compléter les pensions. L’acquisition progressive pendant la vie active permet de constituer un patrimoine générant des revenus complémentaires à la retraite.